Pote, copain, copine, amie, bon ami, meilleure amie… meilleurs, pires ennemis ?

Publié le 18 Février 2017

J’ai l’impression que je n’ai jamais été douée avec les « amis ». Ce n’est pas faute d’avoir essayé.
 
Quand j’étais petite, très tôt, des élèves de ma classe ont plus ou moins décidé que je n’aurais pas d’amis. Eux voulaient bien l’être, quand ça leur prenait ; mais ils voulaient surtout que je sois leur caniche ou leur punching-ball, au gré de leurs humeurs. De temps en temps ils devenaient gentils, m’invitaient à leurs anniversaires et me prêtaient leurs livres. Le lendemain, ils m’observaient jouer avec M. à la récré de dix heures, lui racontaient que je l’avais traitée de « connasse » pendant le déjeuner, histoire de pouvoir m’isoler loin des professeur-es à seize heures et me taper dessus à leur aise. Et faire bien en sorte, après ça, que personne ne vienne me parler.
 
 
Au collège, l’une de ces élèves-harceleuses était dans ma classe. Elle a soudainement voulu devenir ma meilleure amie. Je l’ai envoyée bouler, car j’avais trouvé une fille plus intéressante, et courageuse, et originale. Une fille que j’adorais, ma « meilleure amie », parce qu’elle était trop cool, qu’elle m’ouvrait les yeux sur plein de choses, et surtout parce qu’elle m’avait choisie moi, qui me voyait comme une moins-que-rien. Son amitié me donnait de la valeur. Quelqu’un s’intéressait à moi.
 
Parfois on se disputait, et parfois je la trouvais vicieuse. Comme lors de cette classe de neige en fin de sixième, où elle se moquait de moi avec une autre fille et me mettait de côté comme une vieille chaussette. Mais on se réconciliait et ça redevenait génial.
 
Jusqu’à l’époque où elle était énervée en permanence. Elle insistait fortement pour que je passe des week-ends chez elle, mais ça n’avait pas l’air de lui faire plaisir. Elle nous comparait : j’avais moins de hanches qu’elle, je n’étais pas douée pour la guitare (a-t-elle décrétée après m’avoir donné ma toute première leçon de gratte… qui a duré une demi-heure), je chantais mal. Je la croyais, ça n'a pas renforcé mon peu de confiance en moi. On ne s’est plus vues ni parlé pendant un an, on a repris contact, rien n’a changé, et j’avais réalisé entre temps que qu'elle me donnait plus la sensation d’être son faire-valoir que sa meilleure amie. J’ai définitivement coupé les ponts.
 
Je jugeais alors que j’avais des amis plus intéressants au collège. Une bande de potes comme j’ai toujours voulu en avoir – comme dans Friends ou dans How I met your mother. Parfois on se disputait, parfois j’avais (encore) l’impression d’être la cinquième roue du carrosse. On se réconciliait. Puis on est tous partis au lycée. On s’est perdus de vue petit à petit et depuis, nos contacts se limitent à se souhaiter nos anniversaires via Facebook.
 
 
Le lycée. La 2nde. Je me fais l’effet d’une « gamine effrayée » (pour reprendre les mots de ma monitrice d’auto-école – je ne le prends même pas comme une insulte, elle voyait juste !) Je suis très amoureuse d’un garçon de ma classe. Je traîne tout le temps avec une fille qui finit par énerver tout le monde. Je la rejette et je me fais d’autres copines, que je trouve toutes plus géniales les unes que les autres. Enfin, j’ai ma bande d’ami-es idéale, celle dont j’ai tellement rêvé.
 
La 1ère, la seule qui est dans la même classe que moi, c’est T. Les autres sont en ES. J’ai l’impression qu’ils nous oublient. Je ne sais pas si je me trompe, mais c’est douloureux, alors je ne cherche plus leur compagnie. Je suis extrêmement triste, mais j’ai trouvé une autre amie, L. Pendant environ un an et demi, on passe notre temps ensemble, puis je crois qu’elle se lasse, alors c’est chacune de son côté : elle avec ses nouvelles copines et le reste de la classe, moi seule au CDI avec des livres. Je suis triste tout le temps, je consulte une psychologue dans un lieu d’écoute.
 
 
La fac. Une petite université dans une autre ville. Un nouveau départ. Cette fois je vais me faire de vrais amis et tout sera plus simple, car je ne suis plus aussi naïve : Friends et How I met your mother, ce n'est pas la réalité. Du lycée, je garde T. et L.
 
En L1, je rencontre tellement de gens. Je me rapproche d’eux. Durant les pauses on travaille peu, on joue à Jungle Speed, au Petit Bac, aux cartes. On rit, qu’est-ce qu’on rit ! Au bout d’un moment, un garçon organise des soirées chez lui. On rit encore. Premières rencontres avec l’alcool, pas violentes parce que je n’aime pas trop ça et que ça me fait un peu peur. Et puis un jour une histoire bête entre l’organisateur-de-soirées et une amie, une histoire idiote à la Plus belle la vie. L’amie en question devient bête et méchante, ma petite bande de potes se fend en deux - ceux qui soutiennent la fille, celles qui soutiennent le garçon. Je me rends compte que parmi eux il y a des hypocrites. Est-ce que je peux leur faire vraiment confiance ?
 
Je suis alors au milieu de ma L2, je suis devenue amie avec cette fille d’histoire de l’art que je connaissais de vue et qui a l’air si cool. J’en suis heureuse. J’ai peur de la « perdre » car j’entre dans une nouvelle formation l’année suivante – au sein de la même fac, certes, mais quand même.
 
Aujourd’hui je suis en L3. Cette fille super cool je ne sais plus quoi en penser. Entre elle et moi il y a eu une histoire stupide à la Plus belle la vie, et je me demande à quel point elle tient à moi.
 
 
Aujourd’hui je pense à ma mère qui n’a aucun ami. Mon père non plus. Je ne veux jamais être comme eux. Enfant, j’imaginais mon adolescence et mes années lycée, puis mes années de fac comme une succession de « booms » où les gens rient et dansent. La réalité c’est que j’ai peur des autres. De ce qu’ils pensent de moi. De leurs jugements. Mais je ne veux pas finir ma vie seule, ou seule avec une famille. 
 
Ce que j’aime dans les amitiés, c’est leurs naissances. Sentir qu’on se rapproche de quelqu’un, lui confier des choses parce qu’on a envie de lui faire confiance.
Ce que je déteste dans les amitiés, c’est leur fragilité. Il en faut du temps pour que ça se solidifie. Il y a des mises à l’épreuve. Et parfois, même au bout de plusieurs années, ça casse.
C’est le constat que j’en ai fait, mais ce n’est pas celui de tout le monde.
 
Il y a des gens qui connaissent leurs ami-es depuis la primaire, et on dirait que ça ne va jamais s’arrêter. Il y a des gens qui voient leurs ami-es chaque soir sans s’en lasser.
Moi, j’ai un côté solitaire, un petit peu casanier. Parfois je suis compliquée à suivre, parfois je suis énervante, parce que je suis impulsive et obsessionnelle, mais je n'ai pas non plus l'impression d'être si terrible. Souvent je me sens incomprise par mes propres amis, et ça me chamboule. Alors depuis quelques mois, je me demande ce qu’est un ami, et ça me chamboule.
 
Est-ce que cette fille d’histoire de l’art que je trouvais si cool pensera à moi l’année prochaine, quand elle étudiera à Angers avec son copain ? Cette fille aime les soirées, n’a rien contre l’alcool, a une ribambelle d’amis à laquelle j’ai voulu m’intégrer sans m’en sentir vraiment capable, à terme. Aujourd’hui je me demande si je suis suffisamment cool pour elle.
 
Il y a une autre fille que j’ai rencontrée cette année. Elle m’a vite semblée sympathique, elle l’est, parfois elle m’agace mais je l’apprécie beaucoup. Au début du semestre, j’ai voulu l’accueillir et être son amie. L’autre jour, elle m’a dit qu’elle pouvait faire confiance à la fille-d’histoire-de-l’art, et à la limite à moi. A la limite, parce que tu n’es pas fermée, mais… Mais. Je suis méfiante ? Oui.
 
 
Les autres me font peur. J’ignore comment et pourquoi. J’ai juste des idées. Je ne peux pas l’expliquer.
Ce que je trouve difficile, c’est ce sentiment d’échouer là où d’autres réussissent. Cette impression que je n’ai pas toujours fait ce qu’il fallait. Qu’au fond, si j’ai peu d’amis ou si je les perds, si je m’interroge sur la définition de l’« amitié », c’est de ma faute. Alors que mon passé me démontre parfois le contraire et que merde ! il faut mieux quoi ? Avoir dix amis dont on n’est pas sûr-e ou deux à qui on pourrait confier sa vie ?
 
 
Bien sûr il y a tous ceux et toutes celles dont je n’ai pas parlé, parce que c’est juste la vie qui nous a éloignés, ou parce que nos amitiés sont simples et encore là. C’est d’elles et d’eux dont je garde le meilleur souvenir.
Ma vie n’est pas terminée et des amis il y en aura d’autres. Je les attends avec impatience. J’attends les personnes avec qui je serais bien.

Rédigé par Cheschire

Publié dans #Souvenirs, #It's okay to feel different

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REVIVRE : J'AI RECONQUÉRIR MON EX MARI APRES 11 MOIS DE RUPTURE.<br /> <br /> Bonjour a tous<br /> <br /> Je me nomme adriane ,suite au problème vue sur le site je viens pour intervenir et faire <br /> comprendre a toute personne ayant été déçue comme moi que rien est encore tard .<br /> Car quand on veux on peu , après un moment de déception avec mon ex qui est <br /> actuellement redevenu l’Élu de mon cœur j'ai du faire appelle a une maître marabout vaudou qui a vraiment fait un miracle <br /> dans ma vie .Il m'a permis de retrouver la paix du cœur en faisant revenir l'homme que j'ai toujours aimer .<br /> Alors ne guise de remerciement je voudrais lui rendre hommage et conseiller a toute personne ayant de problème a bien <br /> vouloir faire recours a ce homme car il est vraiment un envoyer pour résoudre tout genre de problème .<br /> <br /> Je remercie ce PAPA ALI MARABOUT qui a faire de moi la femme la plus heureuse du monde,<br /> tout ce qui ont des probleme comme moi je vous conseil de contacter ce mr qui fera des miracles dans votre vie.<br /> <br /> Son mail : ali.marabout@live.fr Ou alimarabout@live.fr<br /> <br /> NB : PAPA ALI A AUSSI DES RITUELS POUR GUÉRIR AUSSI UN MALADIE<br /> <br /> Merci et bonne chance a vous
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REVIVRE : J'AI RECONQUÉRIR MON EX MARI APRES 11 MOIS DE RUPTURE.<br /> <br /> Bonjour a tous<br /> <br /> Je me nomme adriane ,suite au problème vue sur le site je viens pour intervenir et faire <br /> comprendre a toute personne ayant été déçue comme moi que rien est encore tard .<br /> Car quand on veux on peu , après un moment de déception avec mon ex qui est <br /> actuellement redevenu l’Élu de mon cœur j'ai du faire appelle a une maître marabout vaudou qui a vraiment fait un miracle <br /> dans ma vie .Il m'a permis de retrouver la paix du cœur en faisant revenir l'homme que j'ai toujours aimer .<br /> Alors ne guise de remerciement je voudrais lui rendre hommage et conseiller a toute personne ayant de problème a bien <br /> vouloir faire recours a ce homme car il est vraiment un envoyer pour résoudre tout genre de problème .<br /> <br /> Je remercie ce PAPA ALI MARABOUT qui a faire de moi la femme la plus heureuse du monde,<br /> tout ce qui ont des probleme comme moi je vous conseil de contacter ce mr qui fera des miracles dans votre vie.<br /> <br /> Son mail : ali.marabout@live.fr Ou alimarabout@live.fr<br /> <br /> NB : PAPA ALI A AUSSI DES RITUELS POUR GUÉRIR AUSSI UN MALADIE<br /> <br /> Merci et bonne chance a vous
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A
Psst. Et si tu étais bien avec toi-même d'abord ? Je me retrouve énormément dans tes articles, c'est effrayant. Je suis tombée dessus tout à fait par hasard. Je pense qu'on a à peu près le même âge, et qu'on souffre à peu près des mêmes maux. On aimerait s'accepter, être heureuses, rester positives et de bonne humeur en toute circonstances, mais on a bien trop tendance à se demander si les autres vont nous apprécier et nous accepter (je saute peut-être sur conclusions, il serait tout de même délicat de te comprendre sur les quelques lignes que j'ai lues de toi). La boîte mail que j'ai laissée est vraiment la mienne, ça me ferait plaisir de discuter avec toi, donc n'hésite pas à m'envoyer un message si l'envie t'en prend ! :-)
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C
Hey ! Je viens seulement de voir ton commentaire. Je ne peux pas te dire que je suis contente que tu te reconnaisses dans mes articles car tu dois traverser certaines choses assez désagréables du coup ^^ mais je suis toujours ravie de constater que certaines personnes peuvent me comprendre, je me sens moins seule du coup ! J'espère, sans prétention, que ça peut te faire du bien de lire mes articles car c'est un peu pour ça que j'écris ce blog... s'il y a des gens que ça peut rassurer.