Morceaux de fiction et de vérité

Publié le 11 Octobre 2018

Texte écrit en 2017
 
Tout se mêlait dans l'esprit embrumé de Soraya : la rancœur, la colère, l'anxiété, la fatigue, le dégoût. L'attente impatiente d'un renouveau, du retour d'un minimum de joie de vivre.
« Rien ne va. Même pas le ciel. Même pas la ville. », pensait-elle en marchant. Une légère bruine trempait ses vêtements d'humidité, le ciel était lourd de nuages. La ville semblait pressée : les voitures, les ouvriers urbains, la rivière se mouvaient sans jamais s'arrêter. Tout était plus long, plus lent en ville. Soraya y passait son temps à faire des calculs, elle qui n'avait jamais été une grande fan des mathématiques.
 
« Si je me déplace d'un point A à un point B, il me faudra tant de temps à pied, tant en bus et tant en voiture. » La ville était fatigante, Soraya n'y trouvait pas l'apaisement qu'elle recherchait en marchant. Elle se rappela avec un pincement au cœur les panneaux tactiles des musées locaux qui montraient l'évolution urbaine de la préhistoire jusqu'au présent. Elle essayait souvent d'imaginer le temps où la vallée était vide : les éternelles étendues vertes, les collines rocailleuses et terreuses, la rivière en crue, libérée du béton des digues, des routes, des immeubles et des points. L'idéal.
 
La vie lui semblait soudain être une vaste arnaque. Soraya avait la sensation qu'on lui retirait le voile qu'elle portait quotidiennement devant les yeux, et qu'elle voyait enfin la réalité des choses. Et ce n'était ni triste, ni rageant : c'était simplement désolant.

Rédigé par Cheschire

Publié dans #Archives, #Fiction

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